En route vers Saint Gondon

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle était, ma foi, confortablement installée et pouvait profiter de la beauté du paysage enneigé pendant que les chevaux avançaient assez rapidement. Elle était bien couverte, Elena ayant veillé à ce qu'elle prit son mantel de fourrure dont elle n'avait pas beaucoup l'usage pendant qu'elle courait les chemins.

Elle sourit à Kalwynn:

- Le voyage s'annonce bien plus confortable que je ne le craignais. Savez-vous combien de temps il nous faudra pour arriver à Saint-Gondon?

C'était la première fois qu'ils se retrouvaient seuls, depuis bien longtemps. Tant d'années avaient passé, quelques évènements ici ou là, quelques voyages, quelques connaissances nouvelles... Elle pensa qu'ils auraient tout loisir de bavarder.

- Est-ce que vos projets avancent comme vous le souhaitez?

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Depuis qu'ils étaient sortis du domaine, le Borgne guidait les chevaux, concentré, et lâchait un claquement de langue par instant. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait point conduit d'attelage, et la route neigeuse le contraignait à une vigilance accrue. Plus rien ne tombait pour le moment, et le soleil brillait.

Sur sa droite, Joshin semblait apprécier voyage et paysage, emmitouflée dans un beau manteau. Souriante, elle le questionna au sujet de la route qui les attendait, et de l'avancée ses projets. De ce côté-là il y avait pas mal de nouveautés, et les évoquer allait sans doute occuper une bonne partie du trajet.

- Pour ce qui est de Saint-Gondon, il m'est difficile de le dire. Comme nous sommes partis tôt, et malgré la neige, j'imagine que nous pourrons y être à la nuit tombée. A la suite de notre échange de courriers, j'ai pu retrouver la trace de Lison. Elle est restée quelque temps à votre domaine, mais voyant peu de passage, a commencé à travailler occasionnellement à la taverne du village voisin. Le hasard a voulu qu'elle s'y trouve bien, et qu'à sa retraite la propriétaire de ladite taverne lui propose de reprendre le commerce. Elle ne retourne plus guère sur vos terres, mais a pu faire en sorte qu'un feu au moins nous attende à notre arrivée.

Kal eut un triste sourire dans sa barbe. Il peinait quelque peu à imaginer la jeune fille découverte un soir dans son atelier en tenancière de tripot, mais après tout les années passaient pour tout le monde. C'est lui maintenant qui allait peut-être avoir besoin d'un modeste personnel… il lui fallait en parler à Joshin, à qui il était venu se confier dès son retour à la vie.

- Il m'est difficile de dire s'il s'agit de la concrétisation de mes projets, mais plusieurs choses se sont déclenchées très récemment dans ma vie, dont je souhaitais vous parler de vive voix…

D'abord, il se trouve que l'actuelle duchesse de Bretagne est une vieille amie à moi, rencontrée alors que j'étais soldat. Et elle a souhaité faire de moi son vassal, elle me l'a appris il y a peu. La cérémonie d'anoblissement est prévue prochainement, le 10 février. Je voulais vous y inviter, et ce à double titre : en tant que chef et représentante de la famille Riveroy et bien sûr en tant qu'amie.

Le chevalier de l'Hermine jeta un coup d'oeil à Joshin. Par chance, elle se trouvait du côté de son oeil valide. Les carrioles étaient bien faites !

- Juste avant de partir, j'ai adressé un courrier à ma marraine, Kalimalice, pour l'en informer. J'aurais sans doute dû lui écrire plus tôt. Mais je ne l'ai pas fait, je crois qu'elle m'impressionne… J'ai invité également Xalta, parmi les gens que vous pourriez connaître. J'ai songé également à Octo, mais il ne m'a jamais semblé très mondain, et cela fait un long chemin jusqu'à Rennes.

En Bretagne, j'ai finalement peu d'amis. Je fréquente une femme depuis quelques temps, mais nous nous voyons peu, elle est navigatrice et marchande. C'est quelqu'un de bien, de passionné. C'est en partie ce qu'il m'a un peu freiné pour ce qui est de la Compagnie Riveroy, car je ne voudrais pas entrer en concurrence avec elle. Mais nous n'en sommes pas là… j'ai commencé les cours à l'université très récemment, et j'assiste avec beaucoup de plaisir aux enseignements en compétences maritimes.

Il avait été bavard. Après un nouveau regard vers Joshin, il stimula d'un mouvement des rênes l'ardeur des chevaux qui montaient à l'assaut d'une petite colline.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle l'écoutait, la tête un peu penchée, comme à son habitude. Lorsqu'il évoqua le sort de Lison, elle se sentit fautive: la jeune fille avait dû se trouver bien seule à Saint Gondon, et Joshin aurait dû, à tout le moins, aller de temps à autre s'enquérir de sa santé et la remercier.
Mais elle ne pouvait revenir en arrière, ni effacer les erreurs commises. Elle essaierait d'aller la voir dans sa nouvelle taverne, ne serait-ce que pour voir ce qu'elle était devenue et lui exprimer sa reconnaissance.
Il y aurait du feu à leur arrivée: tant mieux, elle n'osait imaginer la grande salle glaciale. Il lui faudrait aussi s'enquérir de trouver une ou deux servantes. Les femmes des fermiers du domaine pourraient sans doute la conseiller, à moins qu'elles ne soient intéressées par ce travail. Ils aviseraient le moment venu.

Kalwynn parlait de ses projets, et elle se rendait compte qu'il avait beaucoup avancé depuis son retour.
Elle se réjouit sincèrement de l'annonce de son prochain anoblissement: elle se souvenait combien il avait été ulcéré par le manque de reconnaissance des nobles de l'Orléanais, elle avait encore dans les oreilles le ton rageur avec lequel il lui en avait parlé.

Elle leva un sourcil lorsqu'il évoqua la personne qu'il fréquentait, puis sourit lorsqu'il lui dit avoir commencé des études:

- Tout d'abord, je suis navrée pour Lison, j'aurais dû mieux m'en occuper. Je n'ai pas pensé combien il pouvait être éprouvant, pour une jeune fille comme elle, de rester seule dans une grande maison. J'essaierai d'aller la voir pour la prier de m'excuser.

Je vois que les choses ont beaucoup bougé depuis votre retour, et laissez-moi vous dire combien je me réjouis de votre prochain anoblissement. Ce sera un honneur pour moi de me rendre à la cérémonie, si vous voulez bien m'en donner l'adresse, car je ne connais pas du tout la Bretagne: ce sera une occasion.
Vous savez combien j'aurais souhaité, pour diverses raisons, vous voir anobli par un Orléanais. Celà ne s'est pas fait, et quand on voit ce qu'est devenue la Chambre des Nobles d'Orléans, je ne sais s'il faut encore le regretter. Mais celà va être réparé, et je sais que vous serez un vassal fidèle et dévoué pour la Duchesse de Bretagne.
Kalimalice vous a-t-elle répondu? J'avoue qu'elle m'impressionnait aussi, ou pour être tout à fait exacte, elle me terrorisait lorsque je suis entrée à la Caserne. Depuis, heureusement, nos relations ont pris un tour beaucoup plus amical. Elle n'a pas eu beaucoup de chance dans sa vie, elle non plus, vous savez...
C'est vrai qu'Octo était ennemi des mondanités: je pense cependant qu'il serait heureux d'avoir de vos nouvelles.

Elle ramena sur son genou un pan du manteau qui avait glissé. La campagne était magnifique, et la promenade très agréable.

- Ainsi donc, vous fréquentez quelqu'un de bien et de passionné. J'en suis heureuse pour vous. Envisagez-vous de l'épouser? Pour ce qui est de la Compagnie Riveroy, n'ayez aucun scrupule si le projet ne voit pas le jour: c'était sans doute une jolie chimère.

Vous êtes plus courageux que moi: j'avais toujours pensé que j'étudierais lorsque j'en aurais le loisir, mais en définitive je ne l'ai jamais fait. Vos connaissances en compétences maritimes vous seront sans doute très utiles pour votre avenir.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Sa passagère était restée silencieuse durant la longue réponse relative à l'avancée de ses projets. Comme par le passé, Joshin inclinait légèrement la tête, en signe d'attention, en face d'un interlocuteur.

Ce fut ensuite au tour de Kalwynn de l'écouter, tout en surveillant la route. La température s'était réchauffée, et le neige fondait en grosse gouttes depuis les branches des arbres qui bordaient la route.

" - Ne vous faites point de reproches pour Lison, c'était déjà une fille débrouillarde à l'époque de l'orphelinat de Gien, et en tout cas votre demeure était certainement bien plus agréable que mon atelier ! Si vous le souhaitez, nous pourrons aller la voir ensemble.

Comme souvent, Joshin avait parlé avec bon cœur et sensibilité, à la fois quand elle avait évoqué celle qui avait brièvement été sa camériste, puis concernant l'anoblissement imminent de Kal.

" - Je vous avoue être le premier surpris que les choses soient allées aussi vite. Peut-être faut-il y voir l'effet de circonstances extérieures, même si je sais que vous n'aimez pas trop quand je laisse entendre que de bonnes nouvelles qui m'arrivent ne sont pas dûes qu'à mon seul mérite…

Comme vous je pense qu'un anoblissement aurait sûrement eu davantage de sens à l'époque, car je me suis bien davantage impliqué pour Orléans que pour Breizh. Kalimalice m'a d'ailleurs répondu très rapidement qu'elle viendrait, et m'a rappelé une conversation que nous avions eue elle et moi à l'époque où elle avait pensé me confier un fief… je vous avoue que je ne me souviens pas bien de cette échange, vous savez que la mémoire me fuit parfois. Mais en tout cas le projet n'avait pas abouti, par manque de terres disponibles apparemment, et ensuite je suis parti. J'éprouve des difficultés à resituer précisément tous ces événements dans le temps...

Il eut un regard songeur, revoyant quelques scènes du passé, sans doute survenues au sein de la seigneurie de Cheroy justement. Puis se souvint de la curieuse mimique de Joshin quand il avait évoqué sa compagne. Sans doute n'avait-il pas été très explicite, ni très précis, en employant l'adjectif "passionné".

"- Non je ne crois pas que nous nous marierons jamais. Nena paraît hostile à toute forme d'engagement. Sa passion va plutôt vers les voyages et la navigation je pense, ainsi que vers son métier de marchand. Mais cela convient au vieil homme que je suis.

Pour la compagnie Riveroy… je pense que les chimères peuvent être poursuivies. Après tout, j'ai bien fini par prendre le chemin de l'université alors… il ne faut jurer de rien.

Ils arrivèrent à une patte d'oie. Une petite pancarte recouverte de neige semblait indiquer le chemin du domaine.

"- Mais je parle, impoli que je suis. Comment débute pour vous cette année 1467 ?"

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

La neige commençait à fondre. "Any de neù, any de Deu"* disait-on dans son pays, faisant allusion au fait que les récoltes étaient souvent bien plus belles les années où il avait neigé durant l'hiver. Il serait temps qu'elle se préoccupât de ses champs, d'ailleurs. Non qu'elle eut grand besoin d'argent, mais il serait tout de même le bienvenu: il ne lui fallait pas perdre de vue qu'elle s'était engagée pour l'agrandissement du port de Blois. Et qui sait? Tout espoir ne semblait pas perdu à propos de la Compagnie Riveroy.

- Je suis heureuse que l'idée de la Compagnie Riveroy ne soit pas totalement abandonnée. Oui, les chimères peuvent être poursuivies...
Je me souviens très bien que Kalimalice voulait vous prendre pour vassal. Malheureusement, elle n'avait plus de fief disponible. C'est pour elle un problème récurrent, ce manque de fiefs, et je sais que celà la contrarie beaucoup. Savez-vous que son époux, Alexandre, est lui aussi décédé, la laissant de nouveau seule? Comme je vous le disais, elle n'a pas eu beaucoup de chance. Mais je sais qu'elle vous appréciait beaucoup, et celà motivait son désir de vous voir anobli.
Les choses ne se sont pas faites ainsi, vous allez devenir un noble breton, mais c'est justice, sans doute votre vie est-elle davantage là-bas qu'en Orléans.

Elle eut un demi-sourire:

- Si vous étiez une femme, Kalwynn, je penserais que vous faites preuve de coquetterie à tous égards. D'abord en minimisant vos mérites, ensuite en vous qualifiant de vieil homme. Certes, les années ont passé, pour vous comme pour moi et pour tout le monde, mais, diantre, nous ne sommes pas encore des vieillards, je pense!
Si vos relations avec cette personne vous conviennent, tant mieux, mais je pense que celà n'a rien à voir avec l'âge.

Vous me demandez comment a commencé cette nouvelle année. Ma foi, d'une façon encore très monotone, comme bien trop souvent ces temps-ci. J'ai fait partie de l'armée de Didier.de.Sars, que vous connaissez peut-être ou dont vous avez peut-être entendu parler. Il est très passionné de navigation et de voyages, lui aussi, et j'ai parfois navigué avec lui. Pour le moment, il a monté une armée, avec laquelle nous avons, avec d'autres, donné la chasse aux Angevins.
Et puisque je parle de lui, je peux vous dire qu'il m'a demandé de l'épouser. Je n'ai rien répondu encore, ni oui ni non. Ce serait sans doute un de ces mariages de raison qui parfois donnent de bons résultats, mais peut-être ne suis-je pas encore prête pour cela.

Elle rougit soudain, et se fit quelques reproches: elle qui était habituellement si discrète sur ses sentiments, voilà qu'elle faisait des confidences sur un point qui n'était même pas encore très clair pour elle-même. Mais ce qui était dit était dit, elle ne pouvait le retirer:

- Oubliez celà, je vous prie. Pour l'instant, je n'en suis pas encore à décider de ce que ferai.
Parlons plutôt de votre cérémonie d'anoblissement. Est-ce que celà se passe en Bretagne comme en Orléans? Vous m'avez dit que Xalta serait là, je serai heureuse de la revoir, même si j'ai eu l'occasion de la croiser à diverses reprises depuis son départ d'Orléans.

* Année de neige, année de Dieu

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le paysage défilait, un brin irréel. Les abords du domaine rappelaient en effet quelques souvenirs à Kalwynn. Le Borgne serra les mâchoires en entendant Joshin lui parler du deuil de Kalimalice. Il se souvenait en effet plutôt bien d'Alexandre, et ignorait qu'il fut décédé. Il lui faudrait présenter ses condoléances à sa marraine.

"- Vous m'annoncez là de bien tristes nouvelles, dont j'étais loin de me douter. Est-ce récent ?"

La conversation devint plus légère quand il fut question de coquetterie. Kalwynn n'avait certes que 40 ans, mais tous les hommes n'atteignaient pas cet âge, loin de là. Peut-être que leur vie de soldat, au grand air, les aidait paradoxalement à conserver une santé plus vaillante. Lui avait été pourtant assez gravement malade à plusieurs reprises, la dernière fois au retour de la campagne du Poitou qu'évoquait d'ailleurs indirectement Joshin en parlant des Angevins…

Le Borgne ne put dissimuler sa surprise quand Joshin se confia au sujet de la demande en mariage qui lui avait été faite. Non pas que la situation paraissait improbable. Kal se doutait que la jeune femme devait avoir et avoir eu de nombreux soupirants. Peut-être l'évocation d'un "mariage de raison". Le Riveroy n'était vraiment pas accoutumé aux usages de la noblesse. Le nom de Didier.de.Sars ne lui était pas étranger, mais il ne croyait pas avoir quelquefois servi dans une armée menée par ce général.

"- Chère Joshin, avant que je n'oublie, à votre demande, cette confidence que vous consentez à me faire, je tenez juste à vous dire que je suis là pour vous, si vous aviez besoin de quoi que ce soit. Je sais que c'est cette parole d'amitié pourrait vous paraître manquer de consistance, au regard de ma très longue absence et de mon "exil" Breton. Elle est pourtant sincère."

Un silence.

"- Concernant l'anoblissement à la mode Bretonne, j'imagine qu'il ressemble fort à celui pratiqué en Orléans. Le roy d'armes m'a posé un certain nombre de questions sur la famille de Riveroy… et sachez que, n'ayant ni parents, ni femme, ni enfants, c'est votre nom que j'ai proposé pour celui de mon héritier. Mais rassurez-vous, je compte vous épargnez les formalités administratives afférentes en faisant en sorte de ne pas mourir tout de suite ! (il avait failli dire "de nouveau" en songeant à la tombe à son nom qui existait toujours dans le cimetière de Vannes)

Xalta ne m'a pas donné de réponse, et c'est assez curieux. Pour le moment je ne sais pas encore si elle sera des nôtres."

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle fut touchée par son offre d'aide. Elle effleura la main qui tenait les rênes:

- Merci, je sais que votre offre est sincère, et je pense pouvoir compter sur vous si besoin était.
Finalement, il est assez curieux de voir que nous nous sommes retrouvés pour qu'il y ait de nouveau une famille Riveroy, ce que je ne pensais pas possible.
J'espère bien ne pas avoir à recueillir votre héritage, mais celà me fait penser que je devrais peut-être me préoccuper du mien: je n'ai pas souvenance d'avoir eu à désigner un héritier lors de l'anoblissement.

Elle chercha à se souvenir de la cérémonie, mais, curieusement, elle se souvenait presque mieux de l'anoblissement d'Arfast que du sien. Peut-être parce qu'ensuite ils avaient habité la Seigneurie de Rouvray, où finalement elle avait passé plus de temps qu'à Saint Gondon. Il était fort dommage que les terres du Rouvray lui aient été retirées après la mort de son époux, elle les regrettait encore.

- Celà fait déjà quelque temps, quelques années, même, qu'Alexandre est parti. Le temps passe tellement vite! C'était un homme remarquable, je regrette de l'avoir trop peu connu.
J'espère que Xalta n'a pas de problèmes, elle doit avoir à faire, je l'ai toujours connue très occupée. L'avez-vous rencontrée depuis votre retour?

La carriole avançait bon train. A l'arrière, parmi leurs bagages, Elena avait placé une lourde corbeille en osier contenant du pain, du fromage, des fruits: juste de quoi vous restaurer sur la route ou à l'arrivée, avait-elle dit. Joshin ne s'en préoccupait pas, laissant à Kalwynn le soin de décider de tout ce qui touchait à leur voyage, et elle pensait que c'était bien agréable de pouvoir ainsi se reposer sur quelqu'un.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le Borgne sourit au contact de la main gantée sur la sienne.

"- Je vous en prie. Et je me réjouis moi aussi que notre famille se fortifie de nouveau."

Il vit Joshin songeuse à l'évocation de sa propre cérémonie d'anoblissement, et s'aperçut qu'il savait finalement peu de choses au sujet du patrimoine de la famille.

"- La seigneurie de Rouvray est-elle de nouveau occupée ? Et d'ailleurs, qui était le suzerain d'Arfast ? Lexhor d'Amahir ?
Il m'est triste de constater que je me suis bien peu intéressé à tout cela quand je vivais en Orléans."

La conversation se porta sur les participants à l'anoblissement prochain du Borgne.

"- Oui, j'ai pu revoir Xalta, je l'ai contactée à peu près en même temps que je vous ai écrit, à mon retour à Vannes. J'ai pensé la voir à Poitiers, où elle est restée quelques temps convalescente à la suite d'une échauffourée survenue dans le cadre de la campagne du Poitou, que Breizh menait également d'ailleurs… mais nous nous sommes manqués de peu. Je suis donc allé lui rendre visite en son domaine de Châteauneuf-sur-Loire. Elle m'a proposé d'initier plusieurs membres de sa famille au maniement des armes…"

La petite pancarte aperçue précédemment les avait effectivement mis sur le bon chemin. La carriole s'engagea dans une longue allée et finit par arriver en vue du domaine.

"- Finalement, je me sens presque coupable de ne pas avoir averti plus tôt ma Marraine de mon retour, quand je vois l'excellent accueil qu'elle a réservé à cette nouvelle, et à mon invitation Bretonne."

Le Riveroy se tourna vers son chef de famille. Il avait surpris son coup d'oeil vers leurs chargement. Peut-être souhaitait-elle se restaurer ? Kal avait dû se montrer bien bavard, pour ne pas s'en rendre compte plus tôt.

"- Avez-vous les clefs sur vous ? Nous arrivons je crois."

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Le voyage se terminait.
Elle sortit d'une profonde poche de son manteau un trousseau de clefs:

- Oui, j'ai les clefs. Nous allons entrer, et je répondrai à vos questions lorsque nous serons installés. Nous pourrons nous restaurer tranquillement, si vous en êtes d'accord.