Corps principal de bâtiments : le pavillon

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Alors qu'il récupérait de quoi grignoter, Kal souriait et à la fois se maudissait pour son audace.
Joshin risquait-elle de croire qu'il envisageait juste des badineries, alors que lui était transporté de sentiments.
Devait-il se démasquer et réaliser une vibrante déclaration ? Etait-ce le moment ?

Le borgne revint au salon, dissimulant son trouble derrière un sourire.
La vue de dame Joshin dissipa aussitôt son anxiété. Il se sentait tellement bien et heureux en compagnie de la jeune femme.

Kal déposa sur la table écuelles et couverts de bois, et entreprit de servir à chacun une belle tranche de fromage accompagnée d'un morceau de pain aux nois, tout ceci dans un silence tranquille, qu'entrecoupait la chute de quelques gouttes de pluie depuis le rebord du toit.

Quand les portions furent pleines, il posa son regard dans celui de Joshin.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Il ne tarda pas à revenir, souriant, et s'affaira à remplir les écuelles qu'il avait disposées sur la table. Elle le regardait aller et venir, se demandant quelles étaient ses pensées en ce moment, alors qu'elle-même avait l'impression d'être un peu perdue.
Mais comme il était agréable de voir ainsi un homme se préoccuper d'elle, de s'empresser à satisfaire un petit caprice gourmand...
Lorsque tout fut prêt, et sans qu'un seul mot fut échangé entr'eux, il s'assit en face d'elle et la regarda gravement.
Sans qu'elle en eut même conscience, sa main avança à travers la table, et se posa doucement sur celle de l'officier. L'instant était étrangement paisible, et comme suspendu.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Alors qu'il regardait Joshin dans les yeux, Kal était la proie de sensations mêlées.
Il brûlait de l'intérieur, à la fois du plaisir de passer du temps avec cette femme, et de l'appréhension du moment où elle s'en repartirait.

Peut-être le Borgne paraissait-il un rien charmeur, quand il sortait dans les Tavernes, mais là il se trouvait cruellement démuni.
Alors bien sûr, il avait connu quelques femmes, davantage d'ailleurs durant sa vie de marin que depuis son retour dans le Duché.
Mais sans doute n'avait-il jamais véritablement Aimé auparavant.

Une main aux doigts délicats se posa sur la sienne. Il la considéra quelques instants avec un plaisir stupéfait.
N'osant rompre le silence complice, il posa sa seconde main sur la main visiteuse.

Son oeil revint à ceux de Joshin.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

L'autre main de Kalwynn se posa sur la sienne. C'était une main forte, rassurante, et en même temps très douce, peut-être à l'image de l'officier .
Il la regarda de nouveau, et elle eut un timide sourire, un peu triste, un peu hésitant. Comment savoir ce qu'il pensait vraiment? Comment savoir comment il la voyait?
Elle n'était plus la jeune jouvencelle qu'un brillant officier avait éblouie, un soir de bal. Elle était une jeune veuve, qui ne pourrait jamais renier son passé mais qui se rendait compte, à sa grande surprise, qu'elle espérait encore vivre des jours heureux, ce qu'elle aurait jugé inconcevable il y avait si peu de temps.
Mais justement, comment la voyait-il, lui, dont l'opinion, elle s'en rendait compte, lui importait en ce moment plus que tout?
Son sourire s'effaça, elle baissa les yeux, n'osa retirer sa main - d'ailleurs, en avait-elle seulement envie? - et murmura:

- On se sent si bien ici, que j'en oublie les plus élémentaires convenances, à ma grande honte. Sans doute est-il temps pour moi de rentrer chez moi...

Un murmure, pas plus. La retiendrait-il?

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

A peine posé, le bel oiseau pensait déjà à s'envoler... la main de Kalwynn tressaillit légèrement quand son invitée évoqua l'idée de le quitter si tôt.
S'ennuyait-elle en sa compagnie, ou bien jugeait-elle la situation inconvenante ?

Chère Joshin je vous en prie... vous avez à peine picoré. Mon fromage ne serait pas à votre goût ?

Un sourire fugace apparut sur les lèvres fines du borgne.
Tôt ou tard, il faudrait se lancer... pourquoi pas maintenant ?

Vous parlez de rentrer mais... peut-être pourrions-nous envisager de moins souvent nous "quitter" ?
Sans doute n'ignorez vous pas les sentiments que je nourris à votre égard, et qui doivent je pense transparaître depuis le début de notre apprivoisement mutuel. Et croyez bien que mon coeur est bien plus enflammé que mon comportement ne peut le laisser supposer.

Je ne sais trop comment procéder, car tout cela est nouveau pour moi.
Néanmoins peut-être pourrions-nous songer à faire de nos deux "chez moi" un "chez nous" ?..

Sa voix se fit murmure alors qu'il se penchait vers l'oreille de la jeune femme.

... et quand il vous plaira, pourriez-vous réfléchir à la joie de nous unir autrement que sous la bannière de l'Ost ?..

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Son coeur s'accéléra, d'un seul coup. Etait-il possible qu'elle s'émut encore autant?
Il parla, d'une voix calme et douce, qui se transforma en un murmure sur sa dernière phrase. Elle ne baissa pas les yeux, essaya de ne pas rougir sans y parvenir tout à fait, et eut un demi sourire:

- Vous employez certes les mots qu'il faut, surtout lorsque vous parlez d'apprivoisement mutuel. Car vous m'avez bel et bien apprivoisée, moi qui pensais n'avoir devant moi qu'un long chemin de solitude.

Sa voix se fit murmure elle aussi:

- Et je me sens tellement bien "chez vous" que je n'aurais aucune peine à m'y sentir "chez moi", pour peu que vous me le proposiez, comme je crois le comprendre...

Elle pensa, au moment même où elle lui répondait, que ses pauvres mots étaient bien en deça de ses pensées et de ses sentiments profonds., le rejoignant en celà puisqu'il lui avait dit que son coeur était plus enflammé que son comportement ne pouvait le laisser supposer. Sans doute étaient-ils tous deux trop pudiques, ou trop respectueux des sentiments de l'autre pour se laisser aller à des déclarations enflammées? Qui aurait pu le dire?

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Leurs mains étaient toujours jointes. Et Joshin -ô agréable surprise- paraissait touchée par ses paroles.

Les lèvres de Kal, arrivées à quelques centimètres de l'oreille de son invitée, dessinèrent un long sillon de doux baisers sur la joue de son hôte.
Elles s'arrêtèrent à la commissure des lèvres, et Kalwynn attendit un signal, l'autorisation d'embrasser Joshin.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Dire que quelques minutes plus tôt elle se demandait s'il allait la retenir...
Elle n'eut à faire qu'un mouvement presque imperceptible de la tête, tant il était près d'elle, pour que leurs lèvres se rencontrent. Elle se sentait entraînée, heureuse de répondre à l'élan qui la poussait vers cet homme, et sans doute que le sentiment qu'il lui inspirait devenait plus tendre à chaque instant. C'était du moins ce qu'elle ressentait, au milieu d'un chaos de pensées et de sentiments divers.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Un souffle léger les entraîna ainsi l'un vers l'autre. C'était un baiser d'adultes, celui d'un homme et d'une femme qui un jour furent aux abois.
Pourtant il y avait quelque chose de nouveau, ce sentiment d'être encore jeune et toujours vivant, qui vint à parcourir le corps de Kal.
Chaleur, bien-être... et l'espoir formidable de voir ses sentiments partagés.

Une inspiration et leur lèvres se séparèrent de quelques centimètres. Kal enveloppa Joshin de ses bras, et posa la tête sur celle de son hôte. Il la berça doucement.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

C'était un moment d'une incroyable douceur. Il la tenait dans ses bras, et elle avait l'impression que là était sa place, et nulle part ailleurs. Il l'avait apprivoisée, certes, mais pas seulement. Peu à peu, elle avait pris conscience que son temps de deuil était terminé, et que la vie, de nouveau, s'imposait à elle. Elle s'était attachée à lui, bien plus qu'elle n'aurait osé se l'avouer sans doute, mais le temps des hésitations était révolu.
Elle l'entoura à son tour de ses bras, se laissant bercer, s'appuyant doucement contre lui, consciente d'avoir trouvé le havre qui lui avait tant manqué. Pourtant, aucun mot n'avait été prononcé, rien que des gestes simples et doux, et au fond de son coeur elle espérait qu'il ressentait la même plénitude qu'elle.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le doux balancement imprimé par Kal à leur étreinte vint à se ralentir, puis à s'arrêter. Il ne savait depuis combien de temps ils se tenaient ainsi dans les bras l'un de l'autre, mais cet instant prenait à coup sûr la tête des quelques "moments parfaits" que lui Kalwynn avait pu connaître depuis bien des années.
Joshin restait nichée dans l'espace de ses bras, et il lui parla d'une voix basse, la bouche à quelques centimètres de la chevelure de la jeune femme.

Ma tendre Joshin, voici bien des mois que se développent en moi de forts sentiments à votre égard.
Je ne peux plus guère supporter je le crains d'avancer masqué et de me tenir éloigné de vous.
Aussi je voudrais donner un caractère officiel à cette première phase de notre apprivoisement en vous proposant de nous fiancer.
L'idée vous paraîtra peut-être saugrenue, car nous ne sommes pas de tous jeunes jouvenceaux promis l'un à l'autre par nos familles...

Un sourire dans la voix, Kal déposa un baiser parmi les cheveux bruns avant de poursuivre.

... mais je détiens ici un bien modeste anneau d'argent que je voudrais passer à votre doigt en signe de mon engagement vis-a-vis de vous, et de ma volonté à continuer d'essayer de vous rendre heureuse.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Il lui parla doucement, et les mots qu'il prononça l'emplirent d'un bonheur qu'elle n'osait espérer. Elle l'écouta, le coeur battant, pensant que celà était possible, qu'une nouvelle vie s'ouvrait à elle, et qu'elle voulait s'y engager, de tout son coeur, de toutes ses forces.
Elle sourit lorsqu'il parla de fiançailles, et s'écarta légèrement de lui pour le regarder dans les yeux:

- Vous m'avez apprivoisée, Kal, et m'avez rendu l'espoir et l'envie de vivre, auprès de vous. Nous nous fiancerons donc, et si nous ne sommes plus des jouvenceaux, nous sommes jeunes et avons devant nous l'espoir de longues et belles années à passer ensemble, ne croyez-vous pas?

Elle lui tendit la main, afin qu'il y glisse l'anneau qu'il tenait prêt pour elle. Depuis bien longtemps, elle ne portait plus guère de bijoux, et celui-ci, qu'il qualifiait de modeste, revêtait à ses yeux une importance considérable. Il marquait le renouveau et la renaissance.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

L'agrément de Joshin, ainsi que son plaisir apparent à la découverte de sa demande inondèrent de joie le coeur du borgne.
Mais une ombre passa vite sur son regard... son aimée n'avait pas évoqué la question, mais leur union, celle d'une noble et d'un gueux, ne coulait pas de source. Peut-être même ne pourrait-elle jamais se matérialiser.

Kal baisa doucement le bout de ses doigts quand elle lui offrit sa main, mais dû se lever et récupérer un petit coffret posé non loin.
Il revint s'asseoir face à son hôte et ouvrit le couvercle de bois sombre. Une légère odeur d'encens s'échappa, alors qu'apparaissaient, posés sur une étoffe bleue, deux jolis anneaux d'argent, identiques en tous points hormis leur diamètre.

L'officier se saisit du plus étroit.

Vous ne m'en voudrez pas chère Joshin, d'avoir dû à l'armurerie prendre quelques mesures sur vos gantelets... dit-il dans un sourire.

Une main douce, lègère comme une plume, reposait au creux de la sienne.
Il glissa avec délicatesse l'anneau... celui-ci paraissait s'ajuster parfaitement au doigt de la belle.

Soulagé un instant, il sourit puis redevint grave.

Mon aimée, il nous faut je crois évoquer tout de même le futur.
Car je ne peux croire que l'officialisation de notre rapprochement puisse être aussi simple et sereine, malheureusement...

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Il lui passa doucement un simple anneau au doigt , et elle referma sa main sur la sienne, un bref instant, puis elle le regarda. Il lui avait semblé préoccupé, et il ne tarda pas à lui faire part de ses craintes, en évoquant le futur.
Elle aurait compris qu'il soit un peu amer, on lui avait tant promis et rien tenu, quant à un possible anoblissement...elle savait bien qu'il ne courait pas au-devant des honneurs, tout comme elle, mais il était en droit d'être quelque peu déçu.
Et pourtant, il lui sembla que c'était l'inquiétude qui primait dans sa voix. La connaissait-il donc si peu?
Elle prit l'anneau plus large qui était resté dans le coffret, et sans un mot, elle le lui glissa au doigt, puis, prenant ses mains dans les siennes, lui sourit:

- Evoquons le futur, oui, mais pour en parler comme d'un bonheur à venir, et non pas comme d'une épreuve à surmonter. Certes, nous aurons peut-être quelques embûches sur notre chemin, mais vous savez tout aussi bien que moi que la vie ne s'écoule pas d'une manière uniforme: ce n'est jamais un long fleuve tranquille, mais plutôt les eaux tumultueuses de notre Loire...
Il est vrai que pour l'instant nous ne pouvons nous unir devant Dieu et les hommes, suivant l'expression consacrée, et cela tout simplement parce que les hommes y mettent des freins et des barrières.

Elle rit gaiement:

- Croyez-vous sérieusement que je vais refuser le bonheur qui m'apparait à portée de main pour la seule raison qu'il a plu à Kalimalice de m'anoblir? Croyez-vous que cela puisse être comparable? S'il le fallait, je renoncerais à ma noblesse, n'en doutez point.

Elle reprit son sérieux, car le moment était grave, et elle voyait qu'il l'écoutait avec attention:

- Nous n'en sommes pas encore là, et il m'est revenu que la baronnie de Sully ayant été érigée en vicomté, il se pourrait que votre marraine soit à même de tenir ses engagements envers vous plus tôt qu'il n'y paraissait. Mais quoi qu'il en soit, nous avons le temps, n'est-ce-pas?

Elle le regarda avec quelque anxiété, se demandant quelle allait être sa réponse.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Tout en regardant son aimée, Kal avait garlé le silence durant un moment assez long. Les mots magnifiques de Joshin effaçèrent progressivement inquiétude, tristesse et déception de son mince sourire.
Il avait toujours admiré la capacité de Joshin à trouver le meilleur moyen d'exprimer une situation, un sentiment... Et malgré qu'elle disait ne point avoir de qualités militaires, cette faculté constituait une arme incroyable.
Et pour ce qui était de rendre un homme heureux, c'était un talent plus précieux encore.

Il rit doucement à l'évocation métaphorique de leur fleuve.

Très chère Joshin, c'est vous qui avez raison. Même si parfois je préférerais que le cours de notre vie ensemble ressemble au ruisseau chantant de notre domaine Riveroy... je vais m'efforcer de vivre sereinement le franchissement de ces embûches que l'on nous oppose.

Pour ce qui est de renoncer à votre noblesse, vous touchez mon coeur et je vous réponds ceci : parmi toutes les personnes que je connais -et bien qu'elles ne soient pas si nombreuses- nulle autre personne que vous ne me semble davantage mériter cet annoblissement, vous qui étiez déjà noble de coeur depuis toutes ces années.
Je vous aime et vous admire, chère Joshin.

Le silence revint, Joshin avait parlé de "temps".

Voyons alors ce temps comme une chance, et non une pénitence.
Comment pensez-vous que nous pourrions l'occuper ?

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle eut un rire clair - depuis combien de temps n'avait-elle pas ri aussi spontanément? - et répondit d'un air malicieux:

- Je suis presque sûre, mon cher Kal, que nous trouverons à occuper le temps, trop rare et si précieux, que nous pourrons passer ensemble. Croyez bien que moi aussi, je ne souhaiterais rien d'autre pour le cours de notre vie que le modeste et délicieux ruisseau de chez nous. Mais nous sommes rarement maîtres de nos choix, qui nous sont trop souvent imposés par des codes d'honneur et de devoir auxquels nous nous croyons tenus de nous soumettre...

Elle pensa brièvement à la caserne, à ces soldats qui étaient tous pour elle comme des frères et des soeurs, et aussi aux souhaits informulés qui la traversaient parfois, et qui lui parlaient d'une vie plus paisible, plus libre. Elle se dit que l'homme qui se tenait devant elle l'aiderait sans aucun doute, d'une façon ou d'une autre, à faire un choix. L'heure n'en était peut-être pas encore venue. Elle reprit:

- Oui, ce temps est une chance: une chance pour mieux nous connaître, pour mieux décider de ce que nous voulons bâtir ensemble, et pour le vivre pleinement.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

A nouveau, Kalwynn était resté longuement silencieux, bien plus pronfondément encore que la fois précédente.
Un mince sourire apparut sur ses lèvres, et il se leva subitement pour disparaître dans ses réserves.

Joshin put l'entendre fourgonner, alors qu'il lui disait de loin :

Peut-être pourrions-nous alors continuer à faire connaissance autour d'une activité "manuelle"...

L'homme revint bientôt, tenant dans une main un joli sapin enchâssé dans une bûche qui lui servait de socle, et avec sous l'autre bras un grand coffret. Il posa l'arbre non loin de la cheminée et ouvrit la boîte devant Joshin.
On y voyait tout un tas d'objets en bois peint : personnages, animaux, navires... tous surmontés d'un petit crochet.

J'avais sculpté ces figures pour les enfants de l'orphelinat de Gien, et comme il y avait des doublons j'en ai conservé quelques uns !
Accepteriez-vous de m'aider à décorer ce sapin ?

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle sourit, et vint près de lui pour regarder les objets en bois. Ils étaient tous délicatement sculptés, peints avec soin, avec un souci du détail qui l'impressionna.

- C'est bien volontiers que je vous aiderai à décorer le sapin, puisque c'est de tradition ici.

Elle eut un sourire espiègle:

- Vous faites bien de parler de continuer à faire connaissance. Sans doute ignorez-vous que venant d'une contrée où l'on ne connait pas le Père Noël, ce n'est que depuis peu que j'ai appris tout ce qui se rapporte à ce noble vieillard . Mais l'idée d'un joli sapin me plait beaucoup.

Tout en parlant, elle commença à accrocher quelques objets aux branches les plus basses, et rit en prenant un navire:

- Un navire sur un arbre... vous voyez bien que rien n'est impossible! Et je comprends bien que votre passion de la mer vous a inspiré pour ces objets bien éloignés des sombres forêts de sapins...

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Kal laissa à Joshin le soin d'accrocher les figures les plus jolies.
Elle eut un sourire en exhibant un des bateaux sculptés.

Oui, chère Joshin, les marins sont gens superstitieux, et attentifs aux traditions.
Je n'ai vraiment découvert celle-ci qu'en voyageant, alors je ne saurais vous en dévoiler tous les secrets.
Mais je sais qu'à mon retour à Gien, un sapin était dressé chaque année pour le village.

Il eut un silence.

Lors de mes voyages, j'ai pu développer mes maigres talents de sculpteur...
Si j'ai été marin à mes débuts, j'ai par la suite fait uniquement partie de l'équipe d'abordage, une troupe plutôt sanguinaire triée sur le volet et qui ne se remuait guère, si ce n'est pour s'entraîner aux armes ou se jeter sur un autre équipage.
Comme je ne partageais pas tous les passe-temps de mes camarades d'armes de cette époque, j'ai pu commencer à travailler le bois.
Mais je vous en reparlerai à l'occasion...

Vous savez, si la mer m'appelle parfois, j'ai le plus grand plaisir à me promener dans les forêts de sapins, fussent-elles sombres... plaisir plus grand encore si cette promenade se fait en votre compagnie.

L'officier borgne fixa quelques figurines sur les plus hautes branches, aida Joshin à déposer l'ange d'Aristote sur la cîme, et se recula pour admirer leur travail.

Corps principal de bâtiments : le pavillon - Page 3 Sapinnoel

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Kal était finalement resté plusieurs nuits au Domaine, Joshin lui ayant répondu qu'elle y reviendrait sous peu, et Octo qu'il n'était pas présent dans les parages pour le moment.

Le borgne avait donc passé des journées plutôt tranquilles, partagées entre un peu de ménage, de la lecture et de longues promenades dans les bois sous le soleil automnal. Cette parenthèse lui avait fait du bien, après le choc du retour à la réalité et des découvertes qu'il avait pu faire en rentrant d'abord en Bretagne.

Il revenait précisément d'une balade quand il surgit dans le dos d'une dame occupée à déposer un mot sur le perron.
Celle-ci se retourna et il reconnut Elena, qui était s'il se souvenait bien la camériste de Joshin. Il la salua et celle-ci lui confia un petit mot rédigé par Joshin :

Citation :: Cher Kalwynn,
Me voici de retour au domaine.
Si vous voulez me faire le plaisir de venir diner avec moi, nous pourrons ainsi converser facilement.
A bientôt.

L'ancien soldat sourit en repliant le papier. Il avait provoqué ce moment, mais dans son cœur se mêlaient des sentiments variés.

Merci Elena de m'avoir porté ce pli. Pouvez-vous répondre à dame Joshin que je me joindrai à elle avec grand plaisir pour le dîner ?

Elena acquiesça, et reprit le chemin du castel.

Les poings sur les hanches, Kalwynn la regarda s'éloigner, puis se détourna.
Maintenant il allait devoir se rendre présentable en vue de ce dîner.