Dans l'attente d'un nouveau départ

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

C'était au domaine qu'elle se sentait le mieux, et c'est là qu'elle passait le plus de temps possible. Saint Gondon lui paraissait froid, isolé et elle s'y sentait bien solitaire.
Au domaine, au contraire, elle avait l'impression d'être chez elle.
Les fêtes de Noël n'étaient plus qu'un très agréable souvenir. Cela avait été un Noël joyeux, plein de surprises et de bonne humeur, et elle était revenue enchantée de son escapade. Elena ne tarissait pas d'éloges sur Tarvieg, et Joshin était très surprise de l'enthousiasme de sa gouvernante, habituellement plus encline à la critique qu'aux compliments.
L'hiver avait été relativement doux, et, s'il n'était pas encore fini, on sentait bien que le printemps était là, tout près. Dans les jardins du domaine, pourtant trop abandonnés depuis longtemps, les jonquilles et les jacinthes fleurissaient à qui mieux mieux, et les violettes faisaient de véritables petits tapis que l'on découvrait subitement au détour d'un sentier.
Kalwynn lui avait renouvelé sa proposition d'aller faire une visite à Kalimalice, et elle avait accepté avec plaisir. Celà faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait vue, et elles se croisaient rarement au Château car ni l'une ni l'autre ni étaient très assidues.
Il avait été convenu qu'ils partiraient ensemble du domaine. La perspective d'un nouveau voyage avec Kalwynn l'enchantait, et elle attendait patiemment sa venue.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

- J'ai eu de ses nouvelles, elle est sur ses terres de Cheroy, je pense que vous en connaissez le chemin.

Sur ces mots ils entrèrent dans le petit salon, et Kal acquiesça.
Il avait remarqué que son hôte portait de jolis vêtements de couleur, indice que le printemps approchait... et peut-être que Joshin était depuis quelques mois plus... "épanouie", avec de nouvelles responsabilités en Orléans. C'est en tout cas ce qu'espérait le Borgne, et il s'en réjouissait.

- Ainsi dont elle vous a répondu ! Comment se porte t-elle ? Sait-elle que nous allons venir lui rendre visite, et quand ?

Pour se débarrasser de son mantel désormais sec, le Riveroy laissa filer à regret la main de la jeune femme.
Comme celle-ci l'avait annoncé, une collation était servie. Nulle trace d'Elena, mais on entendait dans la cour du mouvement, signe que les gens du domaine s'affairaient autour de la calèche.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elena, comme toujours, avait fait de son mieux pour que le petit salon soit accueillant, et la collation qu'elle avait laissée sur la table témoignait de ses efforts.
Depuis qu'elle était revenue plus régulièrement au Domaine, Joshin voyait avec plaisir que la demeure reprenait vie. Peut-être un jour en serait-il de même à Saint-Gondon, qui sait?
Justement, Kal la questionnait sur leur prochaine visite:

- Oui, elle sait que nous projetons d'aller lui rendre visite, et je pense que celà lui fera plaisir. Aucune date n'a été fixée, pour le moment, celà dépend en fait de notre bon vouloir. Il en sera comme vous le souhaitez, car je pense que vous avez beaucoup plus d'occupations que moi, et donc sans doute plus d'impératifs.

Tout en parlant, ils prirent place autour de la table.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

A l'invitation de Joshin, Kal s'assit confortablement. Il tenta de réprimer un grondement d'estomac quand son œil se posa sur les mets disposés sur la table... sans succès. Sourire un brin gêné à son hôte, et lancement de la conversation.

- Alors, chère Joshin, parlez-moi de vous si vous le voulez bien ! Etes-vous toujours connétable ?
Et qui sont actuellement les personnalités dirigeantes en Orléans ?

Pour ma part j'avais pris le poste de capitaine après avoir occupé la connétablie pendant plusieurs mandats.
Et j'ai également retrouvé, au moins temporairement, ma fonction de vice-amiral.
Mais ce cumul de responsabilités en dérange apparemment certains en Bretagne, alors je vais sans doute devoir me recentrer sur certaines d'entre elles.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle pensa que Kal devait être fatigué par son voyage, et peut-être même quelque peu affamé. Elle le servit sans cérémonies, se réjouissant intérieurement que Elena n'ait pas pensé à faire des crêpes, qui sans doute n'auraient pu rivaliser avec celles de la Bretagne.
Mais elle avait fait des pâtisseries traditionnelles de son pays, parfumées et habituellement savoureuses. Puis Joshin se servit aussi, écoutant Kal lui conter ses occupations.

- Alors, d'abord je vais répondre à vos questions. Je suis toujours connétable, c'est un travail sans grandes responsabilités, comme vous le savez, et qui me convient parfaitement pour le moment.
C'est mon troisième mandat, et j'ai failli renoncer à être sur la liste, car pendant le second mandat il y a eu beaucoup de discussions, et même des disputes, au sein du Conseil des Elus, et franchement, celà ne me convenait pas. Mais finalement, les fauteurs de troubles s'étant retirés, j'ai poursuivi avec l'équipe du premier mandat.
Je ne sais si vous connaissez Garlaban, c'est lui qui est notre Gouverneur. Mais je pense que vous vous souvenez de Clesa, qui était apparenté à Arolchamb. D'ailleurs, son pavillon, au fond du domaine, n'est plus du tout entretenu, et je dois avouer que je n'ose pas m'en occuper. Il est Duc, depuis déjà quelque temps, et ma foi, le Duché ne semble pas mal se porter.

Elle but un peu de lait parfumé à la cannelle, et reprit:

- Dites-moi en quoi consiste exactement votre fonction de vice-amiral: si c'est aussi important qu'on pourrait le penser, celà doit vous prendre beaucoup de temps. Envisagez-vous de gaîté de coeur d'abandonner certaines responsabilités?

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Kal vit d'un œil gourmand la portion de tapisserie généreusement servie par Joshin arriver dans son assiette. Niveau boisson, son hôte opta pour du lait parfum à la cannelle, et lui se décida pour le contenu d'une théière fumante. Il réalisa qu'il n'avait pas été si réchauffé que ça depuis son siège de cocher, et trouva le confort du petit salon et le moelleux du sièges bienvenus après le rude contact du banc de bois... il nota mentalement de penser à disposer quelques coussins pour que le voyage de Joshin soit plus agréable.

Celle-ci lui conta son activité en tant que connétable, et mentionna quelques noms dont, effectivement, il se souvenait.

- Oui vous avez raison la charge de connétable n'est pas si prenante, toutefois je pense qu'elle requiert de se montrer un minimum. J'ai le souvenir -je dois déjà vous l'avoir dit- de nos connétables orléanais qui pour la plupart ne venaient qu'une fois se présenter à la caserne de l'Ost puis jamais n'y remettaient les bottes.

Il semble qu'au sein de certains conseils en effet, l'ambiance puisse être pesante. Nous avons cette chance en Bretagne, la camaraderie est plutôt très bonne au sein de l'équipe ducale. Certains de nos membres qui ont côtoyé d’autres groupes politiques nous disent apprécier la différence. Après quatre mandats notre duc passe la main. J'en suis à mon quatrième avec lui, trois comme connétable et un comme capitaine.

Le nom de Garlaban me dit effectivement quelque chose, mais je ne crois pas l'avoir beaucoup fréquenté. Et je me ne souviens plus en quoi consiste en Orléans le rôle de gouverneur... vous voulez dire que c'est le comte élu pour deux mois à la tête du conseil ? Et que Clesa et l'actuel duc d'Orléans ?
A ce propos, est-il "toujours" un Riveroy, et lié à notre famille ?

Ils prennent tous deux une gorgée.

La fonction de vice-amiral est en pleine évolution, car des états généraux de l'amirauté se sont tenus, et qu'un nouvel amiral a été nommé. Le Grand Duc souhaite redonner à la Bretagne sur aura d'antan sur les mers. En effet il y a du travail à l'amirauté,qui chapeaute notamment la flotte des navires bretons et de leurs équipages, celle des corsaires, ainsi que l'école navale. Elle assure également la gestion des nombreux ports... qui deviennent plus nombreux encore car plusieurs sont en construction.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Il faisait bon dans la pièce, et Kal semblait en apprécier le confort. La conversation porta sur leurs respectives responsabilités au sein de leurs provinces, mais Joshin devait bien reconnaître qu'elle ne faisait pas grand'chose par rapport à Kalwynn. Finalement, pensa-t-elle, il avait pris vraiment son essor en quittant l'Orléanais, et maintenant il vivait dans des sphères qu'elle n'imaginait même pas.

- Pour répondre plus précisément à votre question sur Clesa, je dois dire qu'il ne semble même pas se rappeler qu'il fût autrefois un Riveroy. En fait, il l'était de par ses liens familiaux avec Atolchamb, mais celui-ci disparu, il n'a plus semblé se soucier de sa parentèle. Nos relations sont cependant très cordiales, sans qu'à aucun moment je n'ai fait allusion à notre famille, craignant de l'embarrasser.

Suivant ses pensées, elle se dit que Clesa aussi vivait dans un autre monde que le sien, finalement si petit et quelque peu étriqué. Mais c'était ainsi.

- Quant à Garlaban, je le connais depuis une lointaine, et très longue, campagne de Provence. Et en effet, c'est lui qui est élu pour deux mois, donc il a le poste de Gouverneur, alors que Clesa est duc.
Pour ce qui est de votre fonction de vice-amiral, elle doit vous aller à ravir, compte tenu de votre amour de la mer et de la marine. Je suis certaine que vous saurez redonner à la Bretagne l'aura, comme vous dites, qu'elle mérite. Et je conçois que celà doit être très prenant.

Tout en parlant, ils mangeaient, finalement d'assez bon coeur, les pâtisseries d'Elena méritant bien qu'on leur fasse honneur.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le borgne termina la délicate pâtisserie en pourchassant du bout des doigts les quelques miettes restées dans l'assiette. Il n'avait que très brièvement hésité entre faire honneur à la cuisine, ou faire des restes.

Il hocha la tête à l'évocation des Riveroy passés. S'il avait eu le temps d'apprécier l'entrain intelligent et amical d'Atol, le néo-breton n'avait jamais vraiment croisé Clesa.

- Depuis mon retour "à la vie" il y a maintenant un an et demi, j'ai l'intuition que notre famille est appelée à se développer à nouveau, et à accueillir ou retrouver de nouveaux membres... Je ne saurais expliquer toutefois complétement la rationalité d'une telle idée.

Il avait cru, en effet, retrouver par hasard une personne qui aurait pu être de sa descendance... Mais la possibilité n'avait jamais pu en être vérifiée. Donnerait-il ces éléments à sa cheffe de famille ? Peut-être n'était-ce point le moment, ou simplement pas judicieux.

Son hôte paraissait curieuse au sujet de la nouvelle vie qu'il menait. Ces activités nouvelles les éloignaient ou les rapprochaient-elles ? En tout cas, ils s'étaient revus à plusieurs reprises depuis son retour. Et il était là, à partager un sympathique goûter.

- J'ai entendu parler de cette fameuse campagne de Provence dès mon arrivée au sein de l'Ost. Je regrette de n'y avoir point participé... je me suis rattrapé par la suite avec la Bourgogne, la Champagne... aujourd'hui je me demandais bien ce qu'on nous avait envoyé fabriquer là-bas !

Un sourire.

- Du temps de ma vie en Orléans, je vivais presque uniquement à la caserne et pour la caserne. J'ai manqué bien trop de choses, et ce que j'ai pu reprocher au duché en le laissant derrière-moi... j'y avais sans aucun doute ma part de responsabilité. C'est pourquoi je m'efforce aujourd'hui d'être plus actif dans les affaires bretonnes, et je dois dire que j'y trouve un réel plaisir, même si je reste circonspect pour tout ce qui touche à la politique.

Bon, ces nouvelles mondanités ne m'ont toujours pas permis de fonder une famille, mais qui sait j'y parviendrai peut-être avant d'être trop décati !

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

L'après-midi tirait doucement sur sa fin, la pluie avait complètement cessé et peut-être auraient-ils demain une belle journée, annonciatrice de ce printemps attendu pendant tout l'hiver.
Elle n'osa lui proposer d'autres douceurs, le repas du soir approchant à grands pas, mais le resservit de thé, puisqu'aussi bien il semblait apprécier cette boisson qui, à son avis, ressemblait vraiment trop à de la tisane, un peu plus corsée, peut-être?
Elle suspendit son geste, surprise, lorsqu'il lui parla de leur famille, et de la possibilité qu'elle se développe de nouveau. Que voulait-il dire? Elle le laissa poursuivre, parlant de campagnes depuis longtemps sans doute bien oubliées par nombre de personnes, mais toujours présentes dans son coeur et dans sa mémoire.
Elle reposa la théière, pendant qu'il évoquait la possibilité de fonder une famille, et se rassit.

- Rien ne saurait me faire plus plaisir que de voir notre famille se développer, et accueillir ou retrouver de nouveaux membres. Vous vous souvenez sans doute de Thalor, qui était évêque de Genève, et le neveu d'Arfast? Il avait établi une sorte de document, précisant les qualités nécessaires pour entrer dans notre famille.

Elle rit gaiement:

- Comme s'il était possible de modeler sa parentèle à notre gré! Les membres d'une même famille sont bien souvent très différents les uns des autres, et, même si on ne les comprend pas toujours, il faut quand même s'en accommoder le mieux possible, ne croyez-vous pas? Avez-vous connaissance de quelque personne qui pourrait nous être apparentée?
Ah! et puis un mot quand même au sujet de ces campagnes: oui, certes, après coup on se demande à quoi elles servaient. Imaginez la campagne de Provence, plus d'une année loin d'Orléans, et sans solde... Mais c'étaient d'autres temps, et, après coup aussi et le temps ayant passé -et on sait comme il peut parfois embellir les choses - on se surprend à penser que finalement elles avaient du bon, et mettaient du piquant dans la vie.

Puis, elle redevint un peu plus grave:

- Nous avions parlé, lors du Noël passé si agréablement à Tervieg, de votre souhait de fonder une famille. Si je comprends bien, vous n'avez toujours pas trouvé la compagne idéale. Seriez-vous trop difficile? ou exigeant? Et rassurez-vous, il ne me semble pas que vous soyez prêt à être décati!

Elle rosit un peu en prononçant la dernière phrase,qui ressemblait à un compliment. Mais il est vrai qu'elle le retrouvait presque tel qu'en son souvenir,

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Kal accepta volontiers d'être resservi en thé. Il était encore tôt pour consommer de la bière... et d'ailleurs il la refusait régulièrement en taverne, afin d'être certain de pouvoir prendre la route quand il le fallait. Car ses nouveaux compatriotes avaient la main lourde et le coude léger quand il s'agissait de boisson...

- Je n'ai jamais vraiment connu Thalor non plus, même si je crois qu'il est l'auteur d'un très bel arbre généalogique qui trône dans mon bureau de Tarvieg. Je suis très curieux du document relatif aux qualités familiales... accepteriez-vous de me le montrer ? J'espère en le découvrant ne pas me dire que je fais un Riveroy peu méritant !

Il sourit de ce qui n'est qu'une demi-plaisanterie.

- Oui... j'ai croisé par hasard une personne d'une vingtaine d'années qu'un certain nombre d'indices me donnaient à penser qu'elle aurait pu être... ma fille. Sa naissance daterait d'avant mon retour en Orléans et mon engagement dans l'Ost... je l'avais conviée en mon domaine pour en discuter, mais elle a disparu depuis. J'imagine que nous n'en saurons jamais davantage.

Le morceau avait finalement été assez lourd à expulser. Kal espérait que Joshin ne le jugerait pas mal, pour toutes les implications que pourrait revêtir une telle découverte.
Alors qu'elle était devenue plus grave avant de finalement s'empourprer légèrement, lui se remit à sourire.

- Vous devez me trouver radoteur, avec cette histoire de famille. Non je n'ai pas trouvé, et pas vraiment cherché. Si j'ai découvert en Bretagne une région d'adoption où je me suis réalisé... il faut croire que mon âme sœur ne s'y trouve pas...

L'après-midi se terminait, même si avec l'arrivée du printemps le soleil n'avait pas encore disparu derrière les arbres du domaine.

- Je ne voudrais bien perturber vos projets, qu'aviez-vous prévu chère Joshin ? Aimeriez-vous que nous partions demain matin ?
Et dans l'immédiat, vous retirer dans vos appartements ? Ou bien faire une promenade ?
Si ma présence s'avère un peu envahissante, sachez que j'ai pris quelques documents avec moi que je dois étudier. Je puis également me rendre dans la bibliothèque.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle se pencha légèrement vers lui lorsqu'il lui parla d'une possible fille:

- Mais quelle surprise, et quelle bonne surprise, mon cher Kalwynn! Enfin, ce serait une bonne surprise si elle revenait vers vous, et franchement je ne comprends pas qu'elle vous ait laissé ainsi.

Elle s'attrista un peu:

- Je suppose que vous aviez formé quelques projets la concernant, et sans doute est-ce un peu difficile, ou peut-être même douloureux, de ne pas l'avoir revue. Mais ne perdez pas espoir, peut-être qu'un jour...

Par discrétion, et malgré une certaine curiosité, elle ne s'enquit pas de la mère de cette possible fille. Il en parlerait - ou pas - s'il le souhaitait ou si la chose avait de l'importance. Elle préféra reprendre sur le ton de la famille:

- Malheureusement, je n'ai pas gardé le document de Thalor. A dire vrai, celà m'avait quelque peu agacée, car il pontifiait volontiers, mais finalement je ne l'ai jamais vu s'impliquer très sérieusement dans la famille. Mais j'en garde quand même assez de souvenirs pour vous dire que d'après lui il fallait faire en sorte de n'avoir que des membres qui pourraient apporter une plus-value à notre famille et qui avaient une certaine valeur. Il voulait une famille puissante, avec de grands potentiels d'ambition. On voit ce qu'il en est advenu...Sans compter qu'une famille n'est pas composée uniquement de membres toujours homogènes, tout le monde n'est pas parfait, et on a parfois bien des surprises désagréables, et l'on n'y peut rien.

Allons, elle n'allait pas devenir vindicative vis-à-vis de quelqu'un disparu depuis si longtemps, ni s'attrister davantage. Elle s'apprêtait à répondre à Kal sur la suite de leurs projets, lorsqu'on toqua doucement à la porte, et Elena parut, apportant un courrier. Elle s'inclina devant Kal et tendit la missive à Joshin:

- Ceci vient d'arriver, maîtresse, je n'ai pas voulu tarder à vous l'apporter.

Elle la remercia, s'excusa d'un sourire et prit connaissance du courrier, qu'elle tendit ensuite à Kalwynn en riant:

- Tenez, lisez. Le hasard fait vraiment bien les choses!

En effet, c'était sa suzeraine Kalimalice qui l'invitait à l'anoblissement d'une nouvelle vassale sur les terres de Sully.

-Serez-vous d'accord pour m'accompagner? Nous aurions ainsi le plaisir de voir Kalimalice sans avoir à courir et ma foi, un anoblissement est presque toujours une belle cérémonie, qu'en dites-vous?
Ah, et puis, quand même, sachez que votre présence n'est jamais envahissante, je suis trop heureuse de vous avoir ici pour m'en plaindre et vous êtes ici chez vous. Donc, si vous avez des documents à étudier, ou si vous voulez faire une promenade, sachez que tout m'agrée. Il faut simplement décider de quand nous partirons pour Sully, si vous le voulez bien, naturellement.

http://forum2.renaissancekingdoms.com/viewtopic.php?t=1023552

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Joshin eut l'air sincèrement étonnée, réjouie puis un brin attristée quand il évoqua sa possible descendance finalement non vérifiée.

- Je ne crois pas que cette jeune personne, Kacie, puisse en être blâmée, chère Joshin. Peut-être a-t-elle prit peur, ou bien considéré qu'il était trop tard pour établir un lien.

Et surtout... sans doute n'était-elle pas réellement ma fille. Le solitude m'a sûrement aveuglé...

Et pourtant, cette ressemblance... il secoua la tête. Vieux fou, se dit-il, tout cela remonte à près de 25 années.

C'est avec soulagement que Kal accueille la bascule de la conversation vers Thalor. Il sent au sujet de l'homme la retenue de Joshin.
Cette manière... disons curieusement ambitieuse qu'avait eu l'homme de penser la famille et ses alliances semblait avoir en son temps un peu heurté son interlocutrice.

Au moment où il s'apprête à annoncer que la compagnie Riveroy pourrait bénéficier prochainement, même de manière indirecte, d'un navire... c'est Elena qui entre avec discrétion pour tendre un courrier à Joshin. L'homme sourit gentiment à la petite révérence qui lui est destinée.

Au rire chantant de Joshin, il tourne la tête et écoute avec joie l'invitation de son hôte davantage qu'il ne lit le pli.

- Je serais autant enchanté qu'honoré d'être votre accompagnateur et oserais-je dire, votre cavalier, à cette occasion.
Qui sera le héros ou l’héroïne du jour ?
J'espère simplement ne pas être persona non grata auprès de la noblesse du Royaume de France... les relations avec la Bretagne ont été tendues dernièrement... mais je m'accorde sûrement bien trop d'importance...

Son cœur s'emballe un peu dans sa poitrine et il rougit dans sa barbe en entendant les mots de Joshin "je suis trop heureuse de vous avoir ici...".

- Pour Sully, nous pouvons y partir dès que vous le souhaiterez, et en fonction de ce que nous dicte l'étiquette, afin de ne pas arriver en retard.

Petit plissement de front. Le Riveroy espère avoir dans sa malle une tenue adaptée à la situation.

[hrp]Kal n'a pas les clefs pour entrer dans ce domaine ! Cool

[/hrp]

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Joshin était vraiment enchantée de cette invitation qui arrivait à point nommé. Elle rit un peu en entendant Kal:

-Je serai particulièrement flattée que vous soyiez mon cavanlier. Mais, ma foi, pourquoi seriez-vous persona non grata auprès de la noblesse du Royaume? Vous n'avez rien fait de répréhensible, que je sache. Et si tensions il y a entre la Bretagne et le reste du Royaume, est-ce de votre fait?
Quant à la nouvelle vassale de Kali, je ne la connais pas du tout. Je pense qu'elles sont compagnes d'armes.
Je sais aussi que Kali a dû longtemps attendre avant de pouvoir anoblir quelqu'un, elle était assez amère à ce sujet...

Elle savait combien sa suzeraine avait souhaité anoblir Kalwynn, et comme celà lui avait été impossible, faute de terres disponibles. Mais tout celà appartenait désormais au passé.

- Je pense que nous pourrions partir le plus rapidement possible, la route est longue. Donc, si vous le voulez bien, nous pourrions préparer notre bagage avant de souper et nous partirions dès demain, si vous êtes d'accord.

Elle essayait de tout organiser dans sa tête, elle essaierait de ne rien oublier, et elle se demanda, un court instant, qui serait présent à cette cérémonie.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Sourire radieux qui illumine le visage un peu austère mais déjà bronzé quand Joshin valide l'histoire du cavalier. Puis plus énigmatique quand il s'agit des relations entre la Bretagne et la France, et enfin songeur sur la question des terres. Le Riveroy finit par comprendre, sans doute très tardivement, que sa marraine avait songé à lui confier un domaine autrefois. Est-ce que cela aurait changé les choses, le retenant en Orléans ? Voilà qui était impossible à dire, il se trouvait aujourd'hui bien plus intégré et "utile" à la communauté qu'il ne l'avait jamais été. La maturité jouait certainement également.

- Disons qu'une petite incursion des bretons en terre normande vers Avranches au début de l'année a pu créer quelques... "remous". Les environs du Mont Saint-Michel, qui fut terre de Bretagne, représentent une terre de pèlerinage pour mes compatriotes d'aujourd'hui, et un point de friction entre les deux duchés...

Mais trêve de politique.

- La question des anoblissements et des terres à confier représente également un sujet passionnant, auquel je ne connaissais strictement rien alors que je vivais par ici. J'ai sans doute bien fait de me "déniaiser" un peu en traînant davantage dans les lieux publics une fois rentré en Bretagne !
*Re-sourire.* Vous le saviez car vous y étiez, j'ai eu la chance d'être anobli baron, mais cela ne me permet pas pour autant d'anoblir qui que ce soit, dans la mesure où je ne dispose pas de fiefs. Les terres de ma Suzeraine, que vous aviez rencontrée, dépendent directement du Souverain de Bretagne, et non d'un de ses duchés.

S'éclaircit la gorge... le voilà bien bavard.

- Mais je parle, je parle... et je ne réponds pas à votre question. Je ne dis pas non pour ce qui concerne le fait de me rafraîchir avant le souper. Quant au départ demain, cela me semble parfait.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

...

quelques jours plus tard

...

Ils ne s'étaient pas attardés sur les terres de Sully, et ce, pour plusieurs raisons. Joshin avait trouvé la cérémonie d'anoblissement un peu décevante, et de plus elle ne connaissait pratiquement personne. Par ailleurs, la situation entre le Royaume de France et la Bretagne était devenue un peu délicate, et la présence d'un Breton sur les terres orléanaises, fut-il baron, n'était peut-être pas souhaitable en ce moment.
D'un commun accord, ils reprirent, sans regret semblait-il, le chemin du domaine où ils arrivèrent par une fin d'après midi où le soleil et les nuages jouaient à cache-cache.
Elena, prévenue, avait tout préparé pour leur arrivée, comme à son habitude, et c'est tout naturellement qu'ils se retrouvèrent dans le petit salon, presque comme s'ils ne s'étaient pas absentés.
Ils s'installèrent commodément, et elle sourit:

- Et bien, mon cher Kalwynn, il semble que notre escapade ait tourné un peu court. Qu'avez-vous pensé de cet anoblissement?

Elle supposait aussi, mais n'osait aborder la question, qu'il avait peut-être été quelque peu déçu par ses retrouvailles avec sa marraine...

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le déplacement vers les terres de Chéroy pour l’anoblissement avait constitué une parenthèse au cours de sa visite à Joshin. Mais une courte parenthèse, puisque la cérémonie n'avait pas duré très longtemps, ne s'accompagnant apparemment pas de festivités particulières.

Rentrer assez tôt au domaine Riveroy ne posait apparemment pas problème à son hôte, qui semblait n'avoir pas eu l'occasion de croiser de connaissances particulières ou d'amis proches en terres Chéroy. Quant au Borgne, il se trouvait davantage préoccupé qu'il voulait bien l'admettre par les évolutions de la situation politique. Il accueillit donc le signal du retour avec un soulagement à peine voilé, même s'il s'était trouvé à la fois ravi et chanceux d'être l'accompagnateur de Joshin pour cette occasion.

Accueillis par Elena fidèle au poste, il retrouvèrent donc le confort accueillant du petit salon, et la jeune femme engagea la conversation:

- Et bien, mon cher Kalwynn, il semble que notre escapade ait tourné un peu court. Qu'avez-vous pensé de cet anoblissement?

Un sourire démarre sous la barbe et étire autour des yeux la peaux déjà brunie par le soleil du printemps.

- Pour tout dire, escapade courte mais escapade tout de même, et j'ai été enchanté de ce voyage avec vous et d'avoir été votre cavalier pour l'occasion.

Quant à la question de l'anoblissement... il pèse ses mots, ne voulant pas avoir l'air de comparer de manière inélégante Orléanais et Bretagne.

- Je dirais que le point marquant, c'est que je suis heureux d'avoir pu non seulement voir, mais aussi saluer ma Marraine.

Pour ce qui est du déroulement et de l'ambiance... je ne cherche pas à comparer mais la pensée s'impose à moi : j'ai l'impression que les anoblissement en Bretagne, voire même les adoubements pourtant réputés davantage austères, sont plus... enjoués.

Vous vous souvenez probablement de l'atmosphère à Rennes lors de mes serments à ma suzeraine...

Ou se fait-il des idées ? Le souvenir de ce jour, entouré se ses amis et de ses proches, lui reste particulièrement heureux.

- En parlant d'adoubement, vous avais-je dit que le corps militaire dans lequel je sers désormais se nomme l'Ordre de l'Hermine ? Il s'agit d'un ordre de chevalerie Grand Ducal. J'ai d'ailleurs un écuyer, Eric, un garçon fort sympathique que vous rencontrerez sûrement.

J'ai dû échapper à sa vigilance pour venir ici car c'est une vraie mère pour moi : il prépare d'ordinaire mon armure ou mon uniforme, selle mon cheval, affûte mon épée... je crois qu'il m'a écrit quasiment tous les jours depuis mon départ !

Il rit de bon cœur, espérant sa joie communicative, et ses histoires de rauvaudage de chaussettes par son aide-de-camp pas trop barbantes.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle se mit à rire en l'entendant évoquer son écuyer, et se souvint de l'écuyer de Kalimalice, en un temps lointain:

- Vous auriez dû l'amener avec vous. A défaut d'affuter votre épée, dont je souhaite que vous n'ayiez point l'utilité de sitôt, il aurait tenu compagnie à Elena et l'aurait peut-être convaincue de la grandeur du métier de soldat. Je ne connais pas l'ordre de l'Hermine, êtes-vous nombreux à en faire partie? Et à qui devez-vous allégeance, en plus du Comte, s'agissant d'un ordre Grand Ducal?

Sans doute pas au Roy, et peut-être maintenant moins que jamais. Que se passerait-il si conflit venait à éclater entre le Royaume et le Bretagne? Elle pensa brusquement que pour la première fois depuis longtemps, elle n'aurait aucune obligation de participer à une guerre, à moins que sa Suzeraine ne lui demande de la représenter, et elle se sentit soulagée. Qu'aurait-elle fait s'il s'était agi d'une autre province? Elle ne s'attarda pas à y penser.

- Tout de même, je ne voudrais pas que vous ayiez de trop mauvaises impressions des cérémonies en Orléanais. Si vous comparez ce que nous venons de vivre à votre propre anoblissement, il est certain que vous devez penser, à juste titre, que nous sommes bien tristes et décevants. Mais j'ai par bonheur assisté à d'autres anoblissements qui étaient bien plus gais et festifs... Par moments, je regrette de vous avoir entraîné dans ce qui a été presque davantage une corvée qu'un réel plaisir.
Oui je me souviens très bien de votre propre anoblissement...

Et elle se souvenait aussi de la jeune femme qui l'accompagnait...

- Il est certain qu'il n'avait rien d'austère, et j'ai bien eu l'impression, à ce moment là, que les personnes présentes avaient plaisir à vous entourer et à être ensemble.
Avez-vous remarqué combien les nobles orléanais étaient peu nombreux? J'ai aperçu Ursus, et je crois bien que c'est tout. Et je ne connaissais absolument pas la nouvelle vassale de Kali.
Il me faut reconnaitre aussi, à ma grande honte, que je suis devenue un peu sauvage, que je sors peu et que les mondanités ne sont pas mon fort. Pas étonnant que je ne connaisse plus grand'monde!
Autrefois, on organisait des fêtes, des bals... maintenant, je n'entends plus parler, de temps à autre, que de quelque tournoi. Qu'en est-il, en Bretagne? Avez-vous une vie "mondaine", si l'on peut dire, plus agréable?

Tout en parlant, ils s'étaient installés à leurs places respectives, et Elena avait, silencieuse à son habitude, servi le thé et les pâtisseries. On aurait pu croire qu'ils ne s'étaient pas absentés.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

A la fois heureux d'entendre rire Joshin et de pouvoir répondre à ses questions, le chevalier poursuit donc la conversation sur le sujet de l'Hermine.

- Voudriez-vous vraiment envoyer Elena prendre les armes ? Vous seriez en tout cas un bon mentor pour elle, si elle devait un jour faire ce choix. Les effectifs de l'Ordre peuvent fluctuer, dans la mesure où certains chevaliers bénéficient de permissions temporaires pour partir en mer ou réaliser des voyages commerciaux. Mais nous sommes une trentaine, je dirais. L'actuel maréchal de Bretagne a fait des miracles en termes de recrutement. L'Ordre répond au souverain de Bretagne, qui est actuellement le Grand Duc Lemerco.

La conversation revint à la cérémonie d'anoblissement. Si Joshin paraît en avoir été déçue, ce n'est pas le cas de Kalwynn.

- Oh je ne considère personne triste ou décevant, chère Joshin. Et être avec vous, pour quelque occupation que ce soit, n'est jamais une corvée mais bien un plaisir. Je n'ai pas vraiment porté attention à la présence de nobles... (pense par devers lui "parce que je ne regardais que vous") même si en effet j'ai aperçu Ursus. J'aurais sans doute aimé le saluer, une prochaine fois peut-être !

Puis l'air faussement effrayé.

Vous, sauvage ? Allons bon ! J'espère que vous ne vous habillez pas de peaux de bêtes pour peindre les murs et vous balader avec un énorme os à la main en guise de massue, rassurez-moi !

Un rire à cette image. Voilà qui surprendrait certainement Elena !

Pour en revenir à Ursus, il m'est arrivé de le croiser à des joutes. J'y fais rarement des miracles, l’œil unique faussant un peu les perspectives... (il faut bien se trouver des excuses)

Mais, oui, je pense avoir désormais une vie "mondaine" plus animée... cela dit c'était en partie ma faute si elle ne l'était pas davantage en Orléans, car je ne fréquentais guère halle et gargote. Je m'y rends aujourd'hui bien davantage, et on y trouve des animations régulières plutôt amusantes : bataille navale, course de traineaux etc. Il faut croire que la région est attractive, j'ai encore rencontré en taverne avant mon départ deux couples qui venaient s'y installer.

Chercherait-il à faire passer un message ?

Mais ce qui a surtout changé beaucoup de choses, c'est le groupe de connaissances que j'ai pu développer en fréquentant non seulement les forces armées mais également l'amirauté, le conseil ducal et plus récemment la diplomatie. J'écris même quelques pages pour l'encyclopédie bretonne !

Regarde son hôte en grignotant l'une des excellentes pâtisseries.

- Et vous aviez-vous pu connaître davantage de monde en rejoignant le conseil ? Votre mandat de connétable est-il maintenant terminé ?

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle l'écoutait, et se rendait compte, de plus en plus, combien il avait changé. Au point qu'il lui vint une idée un peu farfelue, et elle le lui dit sans réfléchir:

- Savez-vous ce qui me vient à l'idée, en vous écoutant? Que nous avons eu des parcours totalement inverses. Je ne sais si j'arriverai à bien expliquer ce que je veux dire. Autrefois, vous étiez plutôt solitaire et j'avais une vie sociale un peu animée.
Maintenant, c'est le contraire. Et sans être devenue la femme des cavernes que vous évoquez, je suis plutôt esseulée, et, comme je vous l'ai dit, je ne participe pas beaucoup au peu de festivités qu'il y a en Orléanais.

Leurs parcours avaient été différents, ils avaient connu bien des choses, chacun de leur côté, qui les avaient façonnés peut-être même à leur insu. Cette conversation l'amenait à se demander ce qui avait conduit à sa solitude actuelle. Sans doute un ensemble de déceptions, posées bien sagement les unes sur les autres... Elle ne s'y attarda pas.

- Je suis impressionnée par le nombre de membres de votre ordre. Autrefois, j'ai approché l'Ordre du Saint-Esprit, je crois vous l'avoir dit, mais ils étaient loin d'être aussi nombreux. Et qu'en est-il du Grand Duc Lemerco? J'ai vu que le Roy l'avait déclaré ennemi de la Couronne de France, et il me semble qu'il avait fait parler de lui à Orléans.

Elle lui resservit du thé, finit son lait qui refroidissait lentement:

- Les personnes qui sont au Conseil sont de bonne compagnie, et je ne regrette pas d'y être entrée. Mon poste de Connétable m'occupera encore un peu, mais ensuite j'abandonnerai la politique. J'ai promis au maire de Patay et à sa compagne de les accompagner à Montpellier, où elle doit aller récupérer ses biens pour emménager chez nous, et je ne sais ce que je ferai au retour.
Vous voyez comme nos vies ont radicalement changé, par rapport à autrefois. Maintenant, c'est vous qui êtes impliqué un peu partout, y compris la diplomatie! Je garde de bons souvenirs de l'époque où je fréquentais les Ambassades, j'y ai beaucoup appris.
Et qu'est donc cette encyclopédie bretonne à laquelle vous collaborez?

Elle était sincèrement intéressée par tout ce qu'il lui racontait, il apportait dans sa vie comme un coup de vent frais, des bribes d'une existence brillante, sans doute joyeuse, en tout cas animée et sans monotonie.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Son hôte lui fit part d'une curieuse pensée. Le borgne haussa comiquement le sourcil pour y réfléchir. Sans doute la réalité était-elle plus nuancée.

- Peut-être nos parcours sont-ils inversés... tant qu'ils ne sont pas contraires ! Je pense que l'on peut en conclure que rien n'est jamais forcément définitif. Mais pour être tout à fait honnête, mes premiers pas en Bretagne furent la réplique de ma vie Orléanaise : existence quasiment exclusivement militaire, et peut-être un tout petit peu de taverne.

Un silence.

- Ce n'est qu'à ma sortie de trois années de soins, en 1467, que les cartes furent rebattues. Je crois que le fait de découvrir ma propre tombe dans le cimetière de Vannes m'a un peu chamboulé. Dès lors, j'ai eu envie de davantage m'investir et de m'ouvrir à d'autres personnes que des frères d'armes. Je ne le regrette pas du tout. Mais pour autant, suis-je si différent du Faucon que j'ai été ? Sans doute pas.

Un sourire. Il hésite à lui saisir la main alors qu'elle évoque son isolement. Mais le Riveroy se sent un peu coupable, après tout il a fuit l'Orléans et le domaine avec, plusieurs années auparavant.

- Je crains de ne pas très bien connaître l'Ordre du Saint-Esprit. L'avez-vous intégré ? Si oui, j'imagine que vous n'en faites plus partie ?

L'air amusé en entendant parler du Grand Duc breton.

- Là encore, je le connais assez peu. Je pense qu'il s'agit d'un homme intelligent et ambitieux, et que l'on peut le trouver... arrogant, vu hors de Bretagne. Mais dans son exercice du pouvoir, il me fait l'effet d'un homme juste, et plus attaché à l'humain qu'il n'en a l'air. Par exemple, il n'hésitera pas à récompenser un adversaire ou un opposant politique qui aura bien servi le pays.

Il remercia quand sa tasse fut remplie de nouveau par Joshin.

- Oh, pour ce qui est de la diplomatie, mon rôle se limite pour le moment à envoyer quelques courriers de ci de là. On ne m'exhibe pas encore dans les pince-fesses guindés et les beaux salons. *rire*

Quant à l'encyclopédie, il s'agit d'une sorte de très gros livre en perpétuelle évolution, et de petites fourmis copistes contribuent à l'enrichir. Mais je suis loin d'être la fourmi la plus active !

Le Riveroy regarde son interlocutrice.

Qui est donc maintenant le maire de Patay ? Etes-vous proche du conseil municipal, et une mission particulière vous envoie-t-elle à Montpellier ?
Je vous aurais bien proposé mon escorte, mais je crains d'être retenu encore quelque temps en Bretagne. Mais pour ce qui est du programme de votre retour, il est possible que j'ai quelque chose à vous proposer...

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle réprima un frisson lorsqu'il parla du cimetière de Vannes:

- Je n'imagine même pas ce que doit représenter le fait de se trouver face à sa propre tombe, mais je conçois sans peine que celà incite à la réflexion, et, partant, peut-être à un changement de vie. En tous cas, celà vous a réussi.
Non, je n'ai pas donné suite à mon idée d'entrer dans l'Ordre du Saint Esprit. En fait, celà ne correspondait en rien à ce que je pensais, mais je me souviens que leur effectif n'était pas très important.

Elle rit lorsqu'il évoqua les beaux salons et les pince-fesses guindés:

- Je n'ai pas connu non plus ce genre de réceptions, c'est peut-être amusant, qui sait? Mais j'avais eu le plaisir de signer deux traités pour le compte de l'Orléanais et je dois dire que ces négociations m'avaient bien plu. Auprès de quelles provinces se situe votre action?

Puis revenant à ses projets après son mandat, elle reprit:

- C'est Janitor qui est maire de Patay, en alternance avec Olympe1 et ils gèrent le village de main de maître. Savez-vous que Patay était quasiment mort il n'y a pas si longtemps? Puis un Orléanais est venu, il s'est plu dans notre village et a essayé de le faire revivre, ou plutôt survivre, et il y a réussi. L'Orléanais en question a réussi aussi, puisqu'il est devenu Gouverneur, mais finalement il est mort à la tâche. Janitor lui a succédé et maintenant Patay se porte bien.
Il est prévu que nous allions à Montpellier récupérer quelques affaires de sa compagne qui vient s'installer chez nous.
Celà aurait été très agréable que vous nous accompagniez, je pense qu'ils vous auraient plu tous les deux. De toutes façons, nous ne pouvons partir qu'à la fin de notre mandat, Janitor étant aussi un excellent commissaire aux mines, et ce ne sera pas avant au moins un mois et demi. Vous verrez si vous êtes encore retenu en Bretagne à ce moment là.

Elle se pencha vers lui, curieuse et intéressée:

- Qu'envisagez-vous pour mon retour?

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le Riveroy partagea le rire clair de Joshin quand ils abordèrent la question du travail consulaire.
Il se plaisait à penser qu'il parvenait à apporter un petit souffle breton de joie dans la vie de la jeune femme, dont l'existence paraissait tout de même loin d'être ascétique : des amis avec qui voyager vers le Languedoc, plusieurs mandats ducaux de connétable, et d'anciens succès diplomatiques qu'il découvrait !

- Et dire que je ne connaissais pas votre passé de diplomate ! Ainsi des traités portent votre nom ! Sont-ils toujours d'actualité, et de quoi s'agissait-il ?

A côté, son parcours reste plutôt celui d'un amateur.

- La diplomatie m'intriguait depuis un moment, et j'avais offert mes modestes services pour n'importe quel poste vacant. Il m'a été proposé celui du "consulat des contrées limitrophes et proches"... vous avez donc devant vous le consul de Bretagne en Anjou, Artois, Berry, Poitou et Touraine !

Se lève et exécute une petite courbette avant de se rasseoir.

- Bon, cela peut paraître pompeux dit comme ça, alors que pour le moment j'envoie juste quelques missives pour me faire connaître et trouver un interlocuteur.

L'air pensif, il passe une main dans sa barbe.

- Disons que la situation actuelle ne facilite pas forcément ce genre d'initiatives... nous verrons bien de quoi demain sera fait !
Et peut-être, comme vous l'évoquez, serai-je disponible pour cette fameuse petite escorte quand le temps viendra.

Mais il en doute. La guerre menace.
Il redevient toutefois plus joyeux.

- Et d'ailleurs, vous ai-je dit avoir acquis récemment un navire, qui pourrait me permettre de remonter la Loire vers l'Orléanais !

Il lui reste toutefois une question à laquelle il n'a pas encore répondu.

joshin a écrit:: - Qu'envisagez-vous pour mon retour?

Il n'avait pas vraiment réfléchi au moment, et celui-là était sûrement moins romantique que la scène jouée au domaine bien des années auparavant. Mais comptaient avant tout la sincérité et la spontanéité, n'est-ce pas ? Aussi se releva-t-il de nouveau, et s'approcha de Joshin penchée vers lui pour mettre un genou à terre. Se faisant, il tira de veste un petit écrin qu'il ouvrit. On y voyait un anneau fin, orné d'un oiseau semblable à une hirondelle.

Dans l'attente d'un nouveau départ 200518113723609814

- chère Joshin, vous êtes la première personne avec qui j'ai cherché à reprendre contact en sortant de soins. Quand je suis venu vous revoir et demander vos conseils en novembre 1466, il y a plus d'un an et demi, j'ai dit avoir songé à vous proposer de nous enfuir tous deux « comme deux jeunes oiseaux ».

A l'époque, vous m'aviez répondu que les oiseaux, aussi loin qu'ils partent, finissent toujours par revenir.

Pour tout vous dire, je me fiche pas mal des canons du genre en matière d'ornithologie, ni de partir, rester, ou revenir. J'ai simplement envie de faire tout ça, ou rien de tout ça, avec vous.

C'est pourquoi j'ai l'honneur de vous demander si vous accepteriez de m'épouser.

Je n'oublie évidemment pas que nous avons été fiancés il a y longtemps, et que cette suite, logique à l'époque, aurait dû survenir bien plus tôt et en d'autres circonstances.

Ni que vous croulez déjà sous les demandes de mariage !

Un sourire. Le trait d'humour accompagné d'un rire bref ne suffit pas à faire ralentir le « boum boum » de son cœur.

Pouvez-vous simplement me promettre de prendre le temps d'y réfléchir, ou bien est-ce que j'en demande beaucoup ?

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

La foudre tombant à ses pieds ne l'aurait pas laissée plus pétrifiée.
Bien sûr, n'étant plus une jouvencelle sans expérience aucune, elle avait cru comprendre qu'il prenait plaisir à sa compagnie. Un certain bouquet de fleurs reçu quelque temps auparavant l'avait confortée dans cette idée, comme leur récent et bref voyage à Sully.
Mais de là à imaginer qu'il allait la demander en mariage!
Et de plus, de cette façon si... romanesque, avec un genou en terre, alors qu'ils venaient de parler de choses et d'autres...

Elle lui tendit la main:

- Pour l'amour du ciel, relevez-vous, et fasse la vie que je ne vous voie jamais plus ainsi à mes genoux. Votre déclaration, ainsi à l'improviste, me laisse comme étourdie. Et il n'est point besoin que je réfléchisse: ce sera un honneur, mais surtout un grand bonheur pour moi, de devenir votre femme. Jamais je n'aurais imaginé que vous me feriez une telle demande...

Elle prit l'anneau, et en le regardant elle se demanda si elle lui dirait un jour tout ce que représentaient les hirondelles à ses yeux. Oui, sans doute un jour, ils auraient tout le temps voulu pour parler dorénavant.

- Nous nous retrouvons comme il y a quelques années, preuve s'il en est que nous ne sommes pas inconstants! Mais sans doute cette longue, trop longue séparation nous aura peut-être été bénéfique à tous deux, car nous avons peut-être gagné en sagesse et en expérience. Mais que de temps perdu...

Ses yeux s'embuèrent légèrement. Non, elle n'allait pas se mettre à pleurer, le moment était trop beau, trop magique, et il ne comprendrait sans doute pas que c'était simplement l'émotion et le bonheur.

- Nous allons pouvoir nous enfuir comme deux jeunes oiseaux...où voulez-vous que nous allions? Et pour commencer, quand voulez-vous qu'ait lieu le mariage?

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Une véritable surprise se dessina sur le visage de Joshin, alors que Kal avait pensé qu'elle le verrait arriver de loin avec ses gros sabots et ses allusions pas très subtiles. Le Riveroy se retint d'éclater d'un grand rire à la fois de soulagement nerveux et plein de joie quand son hôte -et, nous pouvons désormais le dire, son aimée- parut après le choc initial considérer la demande avec bonheur.

Tenant toujours sa main, il se releva, et de l'autre attira son fauteuil pour s'asseoir plus près d'elle. Joshin contemplait la bague, et le borgne baron espérait que le "modèle", qu'il avait mis longtemps à choisir, lui plaisait. L'oiseau, souvenir de leur conversation passée et de leur expérience commune chez les faucons, paraissait inspirer la jeune femme.

- Nous nous retrouvons comme il y a quelques années, preuve s'il en est que nous ne sommes pas inconstants! Mais sans doute cette longue, trop longue séparation nous aura peut-être été bénéfique à tous deux, car nous avons peut-être gagné en sagesse et en expérience. Mais que de temps perdu...

Il sent la voix légèrement se froisser, et applique une douce pression à la main fine qu'il tient toujours, pour la rassurer et la réconforter à la fois. Puis sourit :

- Nous sommes plutôt constants, en effet. Pouvons-nous dire que ce temps aura été perdu ? Peut-être pas, s'il nous a rendu plus sages... et puis l'essentiel est bien de finalement se retrouver autour de ce bel avenir, n'est-ce pas ?

Et il sait, par devers lui, que ce n'était pas gagné. Les chances qu'il puisse sortir un jour "guéri" et valide de chez les moines auraient pu paraître bien minces, au plus fort des crises.
Mais ô plaisir ! Joshin embrasse pleinement leur projet !

- Nous allons pouvoir nous enfuir comme deux jeunes oiseaux...où voulez-vous que nous allions? Et pour commencer, quand voulez-vous qu'ait lieu le mariage?

Le ciel s'ouvrait certes aux deux faucons devenus hirondelles, mais risquait de s'obscurcir bientôt sous les nuées de flèches et la fumée des incendies. La question, toutefois, ravissait l'officier. Il s'efforcerait d'y répondre sans -déjà- inquiéter Joshin, ni verser dans le mélodrame façon "La Piémontaise"* à la sauce chouchen.

Réfléchissant un instant.

- Je pensais que le lieu dépendrait peut-être de la personne que nous choisirons pour nous unir... mais en effet ce n'est certainement pas obligatoire.
Aimeriez-vous confier ce rôle à une femme ou un homme d’Église de vos amis ?
De mon côté cela ne pourrait être je crois que le curé de Vannes, qui est une personne de mon entourage. J'ai d'ailleurs assisté en tant que témoin au renouvellement des vœux entre elle et son époux qui fut mon supérieur en tant qu'amiral de Bretagne.

Un silence.

- Car il pourrait y avoir, si vous l'acceptiez, deux cérémonies... l'union religieuse, et l'union druidique qui se pratique en Bretagne. Rassurez-vous, rien de sacrilège ni d'animiste dans tout cela. Mais je vais prochainement être "baptisé" par cette voix, j'ai vu plusieurs de mes frères d'armes emprunter ce chemin et j'ai pu observer un changement positif en eux... ils sont devenus plus... apaisés, proches des choses de la vie et de la nature. Je ne sais pas, pour l'heure, s'il faut avoir reçu le "don du nom" pour s'unir ensuite druidiquement. Et je ne souhaite évidemment rien vous imposer, chère Joshin.

Mais deux cérémonies pour le prix d'une, n'est-ce point formidable ?

Il espère ne pas donner une image trop fantaisiste à sa promise, avec son histoire de druidisme.
Puis la regarde intensément, et caresse du pouce les doigts toujours posés au creux de sa main.

- Nous avons un petit peu de temps devant nous pour penser à tout cela d'ailleurs, car j'ai bien peur que la guerre ne menace. Plusieurs armées françaises font mouvement vers la Bretagne. Et vous savez que votre tendre Kal n'est jamais bien loin, quand résonne le buccin. Nous pourrions nous marier dès la fin des hostilités, si cela vous convient.

Il se garde bien d'ajouter "si j'en reviens...". Ce n'est pas maintenant qu'ils sont enfin réunis qu'il compte disparaître.

*https://www.youtube.com/watch?v=KuHmFeAqmbg

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Il s'assit près d'elle, lui tenant la main, et elle eut, brièvement, la vision de ce que pourrait être leur vie future. Avoir toujours sa main près de la sienne, le sentant toujours prêt d'elle, plus jamais seule... Celà semblait un rêve.
Il lui parla de la possibilité de deux cérémonies, et elle l'écouta avec une grande attention. Tout d'un coup, elle se rendit compte aussi qu'il allait lui apporter une nouvelle façon de vivre, qu'elle allait apprendre et connaître tant et tant de choses qu'elle ne connaissait pas et qui lui auraient à tout jamais été inconnues s'il n'avait pas été là.
Elle posa sa main libre sur leurs deux mains jointes:

- Si le curé de Vannes est de vos proches, il n'y a pas à hésiter un instant. De toutes façons, à bien y réfléchir, je ne sais pas si j'aurais souhaité me marier en Orléanais, même si notre curé de Patay est un homme de bien que j'apprécie.
Quant à une seconde cérémonie, bien entendu je suis d'accord, puisque vous le souhaitez.

En le disant, elle eut conscience d'une évidence: jamais il ne pourrait lui proposer quelque chose qui soit un tant soit peu sujet à caution ou à critique. Elle avait toute confiance en son jugement, et de fait, elle l'avait toujours eu.

- Mais vous devrez bien tout m'expliquer, car ce que vous m'en dites m'intéresse et aiguise ma curiosité. Mais il vous faudra être patient avec moi, vous savez que je suis assez ignorante.

Ce qu'elle n'osait pas lui dire, c'est qu'elle craignait par-dessus tout de le décevoir et de ne pas se montrer à la hauteur lorsqu'elle serait en Bretagne. Elle avait assisté à son anoblissement, elle savait en quelle estime - méritée - le tenaient ses pairs, et elle craignait quelque peu leur jugement à l'égard de son épouse.

Et quand il lui parla de l'éventualité d'une guerre, elle ne put lui cacher sa propre inquiétude:

- Oui, la guerre menace. A ce propos, avez-vous pensé à quelque chose? La Bretagne a levé le ban, m'a-t-on dit, qu'arrivera-t-il si l'Orléanais lève le ban à son tour?
Bien entendu, vous serez dans les armées bretonnes, c'est votre devoir et votre rôle.
Pour ma part, ne faisant partie d'aucune armée, je pourrais peut-être me tenir éloignée d'une guerre.
Mais si le ban est levé en Orléanais, et si Kalimalice me demande, comme c'est arrivé par le passé, de la représenter, nous risquons de nous retrouver face à face dans des armées ennemies.
Je frémis à cette pensée.

C'était bien entendu très réaliste et normal qu'il lui proposât de fixer la date du mariage après la fin du conflit, si conflit il devait y avoir. Mais leur situation serait absolument invivable. Et même s'il ne l'évoquait pas, elle imaginait bien qu'il devait, tout comme elle, penser à la possibilité que l'un ou l'autre ne revint pas de ce conflit.
Elle s'en voulut de ses noires pensées, et lui sourit:

- Comment, au moment de tant de bonheur, puis-je seulement penser à tant de malheurs?

» Dans la cour
» Dans le parc, un pigeonnier...
» Dans la cour... le retour.